Préjugés
C'est une histoire complètement ahurissante qui m'arrive récemment, un soir qu'il me prend de faire des photos en pose longue. Je me promène avec mon réflex vissé sur un tripode et je shoote.
Surgissent deux jeunes hommes, dans les 20-25 ans, qui m'interpellent pour me demander si, par hasard, je les aurais pris en photo. Car "nous refusons d'apparaitre sur vos photos. Et je connais bien la loi, j'ai fais des études" et l'un des deux me sort les expressions "atteinte à la vie privée" et "attentat à la pudeur" !
Je mets quelques dizièmes de secondes à me remettre, je visse mon regard dans celui de mon interlocuteur et lui affirme sur un ton sans équivoque que le sujet de mes préoccupations est le pont qui se trouve devant nous ; qu'on se trouve dans un lieu public et non privé, et que je vois mal comment attenter à sa pudeur compte-tenu du fait que mon z... est bien à l'abri des regards dans mon pantalon.
Les deux lascars n'en démordent pas. Ils ne me connaissent pas, ne me font pas confiance et veulent voir les photos mémorisées sur mon réflex. L'un d'eux téléphonne aux flics pour se renseigner comment porter plainte. "Le gars il prend des photos avec un gros appareil sur un pied. Non, c'est pas un touriste, c'est un gars d'ici. C'est pas normal, son trip !". Je le préviens qu'il va passer pour un con, j'insiste pendant qu'il téléphone... et il se fait rembarrer.
Je leur signale que ma patience commence à atteindre ses limites et que je ne comprends pas pourquoi ils me font ch... On me répond ...que j'ai l'air suspect ! "Sûr qu'avec mon look rasé, il est fort possible que je fasse partie des flics", leur réponds-je en leur proposant dans la foulée, provocateur, de leur montrer ma carte d'adhérent à l'UMP.
A un moment, il est même question qu'on se rende au commissariat pour règler notre différend.
Sur ces entrefaits, débarquent les flics de la municipale pour faire un tournée pv dans le quartier.
Lorsque les deux compères font mine de s'éloigner, je les rappelle et consent à leur montrer quelques-unes des images sur mon réflex : un pont -très loin de ressembler à un quelconque visage, leur fais-je remarquer-, une vue panoramique d'un bassin d'eau -à bien y regarder, n'y devinerait-on point l'image subliminale d'un portrait incrusté à la surface de l'eau, fais-je remarquer d'un air faussement ingénu- !
Ils repartent, et quelques minutes plus tard je les vois pousser leur voiture pour la faire démarrer. L'un d'eux ouvre le capot et se penche sur le moteur. Je ne peux m'empêcher de m'approcher d'eux et de les interpeler :
- les mecs, il faut arrêter votre délire ! C'est débile de laisser des préjugés guider ses opinions.
Ils me regardent, ne sachant quoi dire. Je reprends :
- si j'ai bien compris, on se fabrique un jugement sur l'apparence. Moi, rasé, blanc et de surcroit ayant une activité qui sort de l'ordinaire, je suis forcément un pote à Sarko. Et toi (je désigne le "mécano"), tu es arabe donc forcément tu deales ! C'est bien comme çà que c'est censé fonctionner ?
- ben de toute façon, c'est ce que tout le monde pense de nous, me répond le gars, mettant un point final à notre conversation.
Si par le plus grand des hasards il leur arrivait de tomber sur ce post, je les supplie de me réléver le nom de la planète sur laquelle ils évoluent. Ou alors, ai-je fais un tour dans la 4e dimension ?
Surgissent deux jeunes hommes, dans les 20-25 ans, qui m'interpellent pour me demander si, par hasard, je les aurais pris en photo. Car "nous refusons d'apparaitre sur vos photos. Et je connais bien la loi, j'ai fais des études" et l'un des deux me sort les expressions "atteinte à la vie privée" et "attentat à la pudeur" !
Je mets quelques dizièmes de secondes à me remettre, je visse mon regard dans celui de mon interlocuteur et lui affirme sur un ton sans équivoque que le sujet de mes préoccupations est le pont qui se trouve devant nous ; qu'on se trouve dans un lieu public et non privé, et que je vois mal comment attenter à sa pudeur compte-tenu du fait que mon z... est bien à l'abri des regards dans mon pantalon.
Les deux lascars n'en démordent pas. Ils ne me connaissent pas, ne me font pas confiance et veulent voir les photos mémorisées sur mon réflex. L'un d'eux téléphonne aux flics pour se renseigner comment porter plainte. "Le gars il prend des photos avec un gros appareil sur un pied. Non, c'est pas un touriste, c'est un gars d'ici. C'est pas normal, son trip !". Je le préviens qu'il va passer pour un con, j'insiste pendant qu'il téléphone... et il se fait rembarrer.
Je leur signale que ma patience commence à atteindre ses limites et que je ne comprends pas pourquoi ils me font ch... On me répond ...que j'ai l'air suspect ! "Sûr qu'avec mon look rasé, il est fort possible que je fasse partie des flics", leur réponds-je en leur proposant dans la foulée, provocateur, de leur montrer ma carte d'adhérent à l'UMP.
A un moment, il est même question qu'on se rende au commissariat pour règler notre différend.
Sur ces entrefaits, débarquent les flics de la municipale pour faire un tournée pv dans le quartier.
Lorsque les deux compères font mine de s'éloigner, je les rappelle et consent à leur montrer quelques-unes des images sur mon réflex : un pont -très loin de ressembler à un quelconque visage, leur fais-je remarquer-, une vue panoramique d'un bassin d'eau -à bien y regarder, n'y devinerait-on point l'image subliminale d'un portrait incrusté à la surface de l'eau, fais-je remarquer d'un air faussement ingénu- !
Ils repartent, et quelques minutes plus tard je les vois pousser leur voiture pour la faire démarrer. L'un d'eux ouvre le capot et se penche sur le moteur. Je ne peux m'empêcher de m'approcher d'eux et de les interpeler :
- les mecs, il faut arrêter votre délire ! C'est débile de laisser des préjugés guider ses opinions.
Ils me regardent, ne sachant quoi dire. Je reprends :
- si j'ai bien compris, on se fabrique un jugement sur l'apparence. Moi, rasé, blanc et de surcroit ayant une activité qui sort de l'ordinaire, je suis forcément un pote à Sarko. Et toi (je désigne le "mécano"), tu es arabe donc forcément tu deales ! C'est bien comme çà que c'est censé fonctionner ?
- ben de toute façon, c'est ce que tout le monde pense de nous, me répond le gars, mettant un point final à notre conversation.
Si par le plus grand des hasards il leur arrivait de tomber sur ce post, je les supplie de me réléver le nom de la planète sur laquelle ils évoluent. Ou alors, ai-je fais un tour dans la 4e dimension ?